Coronavirus : Arrêtons la pandémie,
récréons un système social solidaire !
Communiqué de Solidaires 33 du 20 mars 2020
La pandémie ouvre une période exceptionnelle pour toutes les populations du monde, cependant même dans cette urgence les inégalités semblent encore plus injustifiables. Les plus fragiles doivent être protégé-es et les services publics d’urgence doivent bénéficier immédiatement d’un renfort. Toutes les mesures doivent être expliquées et pas seulement imposées à tous les niveaux dans les entreprises, comme dans la société civile.
L’union syndicale Solidaires 33 revendique des mesures qui garantissent toutes les protections sociales et sanitaires à toutes et tous indépendamment de leur bonne ou mauvaise fortune, de leur classe sociale. Nous appelons à renforcer tous les liens par tous les moyens à notre disposition et restons joignables par mail ou téléphone pour vous aider, pour s’entraider. Arrêtons la pandémie, recréons une société solidaire avec un système social solidaire !
Depuis des décennies le détricotage de la Sécurité sociale d’un côté et l’augmentation de la part du capital au détriment de celle du travail ont creusé les inégalités sociales et poussé une grande partie de la population vers une précarité de plus en plus importante.
Depuis mardi, le confinement décrété par le gouvernement, bien que nécessaire, aggrave ces inégalités sociales. L’une des premières inégalités est celle liée aux conditions matérielles du confinement :
Il y a celles et ceux qui ont une grande maison avec jardin, celles et ceux qui vivent dans un studio et celles et ceux qui dorment dans la rue.
Il y a celles et ceux qui peuvent se faire livrer, qui ont accès à internet à haut débit pour assurer les cours à la maison, qui peuvent aider leurs enfants à faire les leçons, qui ont le matériel informatique pour télé-travailler et/ou accéder aux plateformes des bibliothèques en ligne et au streaming et il y a ceux et celles qui ne peuvent pas faire cela.
Il y a celles et ceux qui vivent seul•es et d’autres avec leur famille. II y a aussi celles qui vivent avec des compagnons violents et des enfants avec des parents maltraitants … Des situations inégales, engendrées par des structures sociales et politiques inégalitaires, sexistes et racistes, cachées aujourd’hui derrière un discours d'union nationale.
Les SDF, habitant•es des squats, personnes enfermées en prison ou centres de rétention, souffrent plus que jamais de cette invisibilité. Aucune mesure n’a été prise pour leur sécurité sanitaire. Ce sont les associations humanitaires qui prennent le relais en faisant appel au bénévolat sans pouvoir assurer leur protection.
Aujourd’hui, le gouvernement fait l’apologie du télétravail. Mais le travail, dans ces circonstances, est un luxe que des milliers de travailleurs et travailleuses, souvent les plus précaires, ne peuvent en bénéficier. Dans l’Éducation Nationale, le télétravail ne remplacera pas les relations humaines nécessaires pour donner et recevoir des cours.
Par ailleurs, ces inégalités sont aussi d’ordre économique. Les classes favorisées ne vont pas ou très peu souffrir économiquement : rentiers, grands patrons, grands actionnaires subissent les confinements mais n’ont pas à se préoccuper de leur survie. Le gouvernement a promis des milliards pour aider les entreprises.
Mais qu’en est-il des travailleuses et travailleurs ?
L’expérience nous a bien enseigné qu’aider les entreprises ne veut souvent pas dire aider les salarié•es. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux et elles subissent les conséquences économiques et sociales, sans parler du risque sanitaire.
Celles et ceux qui continuent de travailler, beaucoup de secteurs précaires où les femmes sont en première ligne, ne voient souvent pas leurs conditions de travail correctement aménagées pour faire face au virus (manque de protection : masque, gel mais aussi absence des distances préconisées). Même sans contact direct les objets transportés ou scannés peuvent être contaminés ! (...) Lire la suite